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Tronçonneuse
25 avril 2010

Will Argunas

Dans le but de la prochaine création d'une revue avec la fac, je me suis mis en tête de tenter une courte interview de  WILL ARGUNAS (cliquez pour atteindre son blog) qui a gentillement accepté. Vu que je ne sais pas si mon article sera coupé, voire même si ça paraitra, je poste l'interview dans son intégralité ici.Pour ceux qui ne le connaitraient pas, vous pouvez consulter la fiche de Will Argunas sur le site Casterman (ICI). Sachez simplement, qu'entre autres, il a fait ça (d'ailleurs je vous le conseille à tous, comme ses 2 autres albums parus dans la collection KSTR, qui sont, selon moi, très sombres donc très bons):

bloody_september

Certains lecteurs vous connaissent peut-être sous le nom d'Arnaud Guillois, sous lequel vous avez signé la série L'Irlandais, un polar se passant à Paris. L'on vous retrouve maintenant, depuis 3 albums, avec un nouvel univers et un pseudonyme. Qu'est-ce qui a motivé ce changement ?

Après l'irlandais, j'ai eu envie de changer d'éditeur à nouveau, car pas satisfait de la politique Carabas, et j'ai atterri chez KSTR. En changeant ainsi d'éditeur, de format d'album (bd classique vers roman graphique), et en changeant mon trait, j'ai trouvé logique de prendre un pseudo US, vu que je suis parti dans une veine polar us noir et réaliste. Ca  tient au fait que j'en lis beaucoup depuis 15 ans, que du polar ! Disons pour simplifier, que je me suis enfin trouvé. Surtout que le roman graphique est ce que je préfère lire en terme de lecture Bd.

- Votre style graphique à lui aussi évolué. Pouvez-vous nous parler de votre technique, de ce qui vous a motivé dans ces changements ?

Ce changement est venu d'une volonté d'évolution graphique, et de mes progrès en dessin. Avant de travailler en aplat (bleu(s) ou l'irlandais)
je travaillais beaucoup en hachures, mais le dessin en dessous n'était pas assez bon. Il servait plus à remplir, et cacher, qu'autre chose. Plusieurs éditeurs me l'ont alors reproché, du coup je suis revenu au dessin pur, puis à l'aplat, surtout que j'étais en pleine fascination pour Franck Miller et [Mike] Mignola. C'est ma rencontre avec Joe G Pinelli sur un festival de bd qui m'a donné envie de m'y remettre. J'ai ainsi travailler Missing à la plume, sur du calque. Puis pour les 2 albums suivants, histoire d'être de plus en plus précis, vu que je travaille au format réel d'impression, donc petit, je me suis mis à travailler avec des feutres fins.

- Vous faites désormais vous-même vos couleurs. Un besoin d'indépendance ?

Pour Bloody September, mon 7e et dernier album paru, j'ai ressenti le besoin de faire la couleur moi-même car c'était devenu compliqué de travailler avec le studio chinois Licorne. J'étais très content de leur travail, mais passer des heures à taper des briefs et des débriefs sous Word était devenu fastidieux. Et puis il faut dire que mon "vrai" métier depuis 10 ans est coloriste, pour un roughman Parisien, pour des roughs et storyborads de film publicitaires. Et que j'avais des idées très précises de ce que je voulais pour New York, notamment. C'est aussi une volonté d'assumer enfin mon statut "d'auteur", entièrement. C'est l'album dont je suis le plus fier, avant le prochain bien sur, car j'estime que ma marge de progression n'est  pas finie.

-Vos derniers albums semblent tant inspirés par le roman noir Américain que par le cinéma où les séries télévisées. Quelles sont à proprement parler vos influences principales ?

Mes influences principales pour mes histoires sont le quotidien, les faits divers, les travers de la société, et de choses très personnelles que j'ai envie, besoin d'exprimer en toile de fond de mes histoires. Après, tout ça est nourri par le cinéma, les séries télé, les romans, des articles ...

- Dans Bloody September, un séquence renvoie,selon moi, au film Haute tension d'Alexandre Aja. Quels sont vos rapports avec le cinéma de genre, et comment faite-vous pour l'aborder en bande dessinée ?

J'aime le cinéma de genre en effet (j'ai longtemps été abonné à Mad Movies) et c'est vrai qu'il y a une séquence dans Bloody September qui peut faire penser à une scène du très bon film "Haute Tension". J'ai beaucoup aimé aussi son remake de "La colline à des yeux". Pour illustrer les faits et gestes de mon tueur sadique, je me suis inspiré de plusieurs films, pour mes cadrages, et l'ambiance que je voulais y glisser, de "Seven", au "Silence des agneaux", en passant par "Saw", "Henry portrait of a serial killer", "The Cell", "Ted Bundy" .... J'aime beaucoup le cinéma de Takashi Miike, aussi, ou Kyoshi Kurosawa, et j'en passe.

- Et, pour finir, vous êtes bien avancé sur le storyboard de votre prochain projet. Pouvez-vous nous en parler ? Poursuivez-vous dans la vaine "américaine" de vos trois précedents ouvrages ?

J'ai 2 albums en cours actuellement. Un nouvel album pour KSTR, un polar qui se passe à nouveau aux USA, mais cette fois dans le futur. Et une adaptation d'un roman de Tony Hillerman, "l'homme squelette", un polar qui se passe dans les réserves indiennes, encore aux USA. C'est pour la très belle collection Rivages/Casterman. Ce qui m'intéresse d'album en album, c'est de construire un univers cohérent, dans lequel j'aborde des sujets difficiles sous l' angle du polar/policier/thriller, peut importe le mot. Histoire de donner ma vision du monde qui nous entoure, en prenant l'exemple des USA, pays de tous les extrêmes (avec le Japon peut-être), pour l'amener vers quelque chose finalement d'un peu universel.
Merci pour de vous être intéressé à moi, et pour ces questions très pertinentes.

-Merci à vous.

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